Hier, c'était une journée INCROYABLE. C'était la grande journée de mise en production des recettes avec les matières premières du Cameroun!
On a d'abord fabriqué un blancheville, avec l'huile de coco de Tropical Forest non déodorisée. Ça sentait le ciel! Les installations étaient plutôt rudimentaires et l'équipement... minimal! Mais Richard a assuré la sécurité de tous et rappelé à Jean-Claude de mettre ses lunettes! Le blancheville était réussi! Il a saponifié un peu plus vite que d'habitude, mais c'est clair qu'ici il fait plus chaud et plus humide qu'à l'usine.
Nous avions ensuite élaboré un savon "Signature" avec les huiles phares cultivées par les femmes de Campo et du Dja, oui oui, celles que nous allons bientôt rencontrer! On a donc concocté ce savon à l'huile de coco, au beurre de moabi (un karité forestier), beurre de mangue, huile de djangsang et cire d'abeille. Il a très bien sorti.
Puis, le petit dernier, un savon coco - moabi, plus simple à fabriquer, nous a fait la surprise de saponifier très rapidement. Heureusement, on va pouvoir ajuster la recette avant de partir pour les communautés.
On a eu une très belle surprise! Ladi et Marina nous avaient préparé un dîner aux saveurs traditionnelles! J'ai peine à décrire à quel point c'était DÉLICIEUX! Du manioc (emballé dans une feuille), du riz à la jardinière (un mélange de boeuf, de légumes et d'épices tomatées). J'espère que je trouverai la recette sur internet (Ricardo, attache ta tuque!) pour qu'on puisse vous faire goûter ça!
J'ai réussi, avec le système ingénieux patenté par mon chum, à projeter une petite présentation historique en photos de la Savonnerie (sans Internet, sans électricité), donc, je suis pas mal prête pour répéter l'expérience dans les communautés. On a eu la visite surprise de Jacques, Marie-Pier et Johanne de l'UdeS, ce sont eux qui ont organisé et présenté le projet de financement de la mission au FIT-mcic.ca, et toute l'équipe de Tropical Forest était super heureuse de pouvoir les rencontrer et de partager à quel point ce projet est important pour l'organisme, et, ultimement, pour les femmes dans les communautés et le maintien de la biodiversité.
Aujourd'hui, on coupera les deux derniers savons fabriqués, on mettra en production les produits corporels (un baume à lèvres au cacao, demande spéciale de Ladi qui a adoré notre baume au chocolat, et une pommade), puis on préparera tout notre équipement pour le voyage vers la première communauté, à Campo. Ce week-end, on a congé et on se dirige vers Kribi, une station balnéaire, pour un peu de repos! On est très contents de voir la mer (surtout moi!).
Hier, justement, Manfred nous parlait un peu de la première communauté à Campo et nous disait à quel point c'était magnifique et qu'on aurait la chance de former en voyant la mer... Quoi? Je ne m'attendais pas à ça et je lui ai dit: "Manfred, est-ce que vous voulez dire que je pourrai me baigner TOUS LES JOURS?" Il pouffa de rire, vous imaginez bien! Je me suis tournée vers Ladi (je me suis prise d'affection pour elle... que veux-tu?) et je lui demande: "Alors Ladi, tu vas prendre ton maillot de bain et venir te baigner avec moi?" Éclat de rire général!!! Je ne comprenais pas trop, mais j'ai compris qu'elle n'allait pas venir se baigner. Les Africains ne se baignent pas, en fait, ils n'apprennent souvent même pas à nager, ça fait partie de leur culture et de leurs superstitutions. "Je vais te filmer", a dit Ladi. Ce à quoi j'ai répondu que tout le monde pourrait filmer tout ce qu'il veut, personne n'aurait à me chercher, je serai dans l'eau!
Tout ça pour dire qu'il y a une excellente ambiance de camaraderie, même davantage. On est entrain de s'attacher à ces gens qui veulent changer le monde, une cosse de cacao à la fois. Manfred, Ladi et Marina viendront avec nous à Campo, ce sera génial de continuer à partager la route avec eux!
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Marie-Eve Lejour
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