Un homme avait découvert les vertus euphoriques du chocolat au plus fort d’un chagrin d’amour. L’hormone du bonheur sécrétée par la fève de cacao ravive le cœur des êtres vrais à l’âme pure, ce qui était indéniablement le cas de ce Christophe Dorville.
Fort de son expérience, il partit parcourir le globe à la quête des fèves de cacao les plus nobles, espérant devenir le meilleur chocolatier au monde. Ce métier lui permettrait d’entretenir son état euphorique, tout en mangeant du chocolat à satiété jusqu’à la fin de ses jours.
Son quotidien de maître chocolatier était simple ; dès son réveil, il avalait deux chocolatines accompagnées d’une tasse de chocolat chaud, dînait à la soupe au chocolat, collationnait aux truffes et soupait d’une spongieuse mousse au chocolat. Il travaillait jusqu’à la nuit noire tant il avait de l’énergie !
Aussitôt sa production de truffes et de ganaches, de boules croustillantes et de fins macarons terminée, il montait de hautes pyramides de mini-bouchées au chocolat fin et onctueux. Ses vitrines débordaient de ces pièces toutes plus spectaculaires les unes que les autres. Une femme au teint couleur chocolat, passant régulièrement devant sa vitrine, osa un jour s’y aventurer. Elle commanda la plus grosse pyramide de chocolat fourré à la cerise. Le lendemain, par reconnaissance pour l’infini plaisir éprouvé, elle offrit au confiseur ce savon au chocolat. Dès qu’il le huma, il sut qu’il avait trouvé la femme de sa vie ! Ils se marièrent et un petit garçon naquit de leur union, qu’ils appelèrent Cabosse, le fruit du cacaotier.
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