Il existe des femmes qui ne laissent personne indifférent : on les aime ou on les déteste, elles nous envoûtent ou nous répugnent. C’est le cas de la Gitane, et de son savon au patchouli.
Elle s’appelle Azra, elle parle le romani, la langue des tziganes, et danse le flamenco telle une déesse. Elle voyage avec sa famille dans une caravane, un cirque itinérant, et raconte la bonne aventure aux villageois croisés au passage. En âge de se marier, belle comme une fleur tropicale, elle est courtisée par les hommes de chaque village qu’elle traverse. Mais elle préfère éviter l’amour que risquer de perdre sa liberté. Elle ne se prive pas de séduire les hommes, mais prend garde de ne pas s’y attacher.
Un jour, en lisant la bonne aventure à un beau villageois ténébreux, elle s’arrêta net, horrifiée. Elle avait vu dans sa main que le destin allait les unir, qu’elle allait devenir la femme de cet homme au regard envoûtant. Prise de panique, elle s’enfuit dans la forêt, sans rien emporter. Elle courut pendant des heures et des heures, pour s’effondrer à la tombée de la nuit, morte de fatigue, de faim et de soif. Malgré des recherches intensives, sa famille ne la retrouva jamais. La légende raconte qu’elle s’est probablement transformée en cygne pour s’envoler au loin, à tout jamais. Les gitans sont comme les oiseaux : impossible de les mettre en cage.
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