Il était une fois, un petit homme tout de culottes courtes vêtu, qui avait des rêves plein la tête. Il rêvait de nuit comme de jour, ce qui embarrassait ceux qui le côtoyaient. Ses professeurs, ses parents, ses amis s’impatientaient sans qu’il ne comprenne pourquoi. C’était plus fort que lui, il vagabondait ailleurs, son esprit flottant au-dessus de son corps, avec des bulles, des nuages et l’odeur de la tangerine qu’il traînait toujours dans ses poches.
De quoi rêvait-il les yeux grands ouverts ? D’un moyen de se transporter plus rapidement à l’école qu’à pied. De marcher sur la lune. De communiquer avec sa grand-mère qui habitait loin. Il rêvait même d’une machine qui aiderait sa mère à faire rapidement la lessive pour qu’elle rêve avec lui. Lorsqu’on lui donnait l’occasion de parler de ses rêves, ce qui était rare, on ne manquait pas de l’aviser : tes rêves ne se réaliseront jamais, ils sont trop irréalistes. Il grandit en même temps que sa détermination à prouver le contraire au monde entier et même à l’univers inter galactique ! Au fil du temps, il constata que ses rêves d’enfant lunatique devenaient plus accessibles et, même, que certains d’entre eux se réalisaient.
Il décida de s’inscrire à l’École supérieure de Médecine. Ses parents, convaincus qu’une âme aussi vagabonde était inapte à mener à terme de longues études, le privèrent de leur appui financier. Il fut finalement reçu médecin, ce qui ne l’empêchait pas de rêver. Cette fois, c’était de guérir encore plus de personnes. Sa capacité à se projeter dans l’avenir avec optimisme lui servit dans ses recherches pour trouver de nouveaux médicaments. Il avait depuis longtemps éloigné ses parents de sa vie et ne sut donc pas que sa mère était atteinte d’une maladie incurable. Par un tour du hasard, que seule la vie magicienne nous réserve, c’est le rêveur devenu médecin qui mit au point le médicament qui sauva sa propre mère. Plus personne dans sa vie ne lui reprocha de rêver, bien au contraire, il inspira des générations entières à croire à leurs rêves.
À mon fils, qui possède cette âme d’inventeur et de rêveur. À tous mes amis entrepreneurs, qui ont eu, un jour, le courage de croire en leur rêve.
