Il était une fois un homme qui aimait plus que tout vivre en pleine nature. Il fuyait la ville aussitôt qu’il le pouvait pour des excursions à la campagne. Il dormait à la belle étoile, dans un hamac ou directement sur le sol. La symbiose avec la nature aurait été parfaite, son bonheur exulté, n’aurait été des milliers de bestioles qui le piquaient toute la nuit. Celles-ci semblaient lui en vouloir tant elles étaient féroces.
Par une nuit particulièrement chaude, alors qu’il contemplait les pléiades au Mont-Mégantic, il trouva sur le sol un vieux porte-monnaie rempli de pièces de monnaie anciennes et étrangères: Pesos, Roubies, Shillings, Louis d’or et bien d’autres. Une curieuse croix souillée s’y trouvait aussi, l’homme la frotta pour la nettoyer et un esprit surgit, l’esprit du voyageur « Au-delà des monts et des vallées, nomme-moi, brave homme, la contrée où tu voudrais voyager ». Pris au dépourvu, il lui donna la première destination sans moustique venue à son esprit : L’Alaska!
Aussitôt les pieds sur le sol gelé, il constata que le froid et les bêtes sauvages sont de terribles ennemis, autant que les bestioles. Il reprit sa clé et tenta sa chance à nouveau, cette fois vers l’Égypte où il affronta des tempêtes de sable et des brigands; en Papouasie, il passa bien proche de se faire dévorer par une tribu cannibale; à Madagascar, les tempêtes de sauterelles le firent regretter son Québec natal; au Mexique, il ne put s’habituer à manger des tortillas à la viande d’écureuil.
Il avait entendu parler de l’Asie, mais lorsqu’il lu la liste des vaccins recommandés, il modéra ses transports, appréhendant de côtoyer les plus gros spécimens d’insectes. Il en vint à désirer un pays réputé pour ses plantes chasse-moustiques. C’est en Thaïlande qu’il eut l’occasion d’assister à la cueillette et à la transformation de plantes. Une fois son expérimentation terminée, toujours grâce à sa clé magique, il regagna le Québec.
Il décida de suivre ses premières amours et de s’acheter une terre dans les Cantons-de-l’Est, à Danville, où il entreprit la distillation et la transformation des conifères. Avant de s’endormir dans son hamac, le voyageur pensait qu’il est nul besoin de parcourir le globe pour trouver satisfaction à ses besoins!
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