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VOYAGE AU CAMEROUN - Deux jours avant le départ

Deux dodos.
J’ai peine à y croire. Une partie de moi me dit que tout peut arriver, même de ne pas pouvoir partir. J’ai un grand vertige, celui de l’inconnu, la déconnexion totale, l’altérité. L’Autre avec un grand L et un grand A. Déjà grande amoureuse des voyages et de la découverte, je ne me suis jamais placée dans une situation où je perdrais mes repères. D’abord, c’est toujours moi qui planifie les voyages et qui choisit les paramètres. Selon mes envies, je peux y aller plus simple ou plus fancy. Je choisis des destinations dépaysantes, mais rarement déconcertantes. J’ai constaté que les rêves et les ambitions sont toujours un peu à la mesure de nos capacités. Nos limites aussi, je pense. Depuis 2012, j’ai un téléphone intelligent à la main qui ne me quitte plus. C’est une extension de moi-même. Je pourrais presque me le greffer que ça ne changerait pas grand-chose. Je voyage connectée, tout le temps, pour garder le lien avec mes enfants, mon chum, mon entreprise. Bien honnêtement, je ne crois pas que je choisirais volontairement une destination où je ne peux pas être connectée. Exception, peut-être, pour le Nepal, où je me suis promis un séjour dans quatre ans, pour mes 50 ans. J’ai besoin de rencontrer l’Everest.
Ce sera un long voyage, avec peu ou pas de connexion Internet. Pas tant dans les airs (seulement une douzaine d’heures au total) mais dans les bagages, en partance de Montréal samedi soir, en transit par Casablanca, avant de se poser à Yaoundé lundi dans la nuit, capitale du Cameroun, où nous séjournerons quelques jours pour visiter les locaux de Tropical Forest, l’ONG avec laquelle collabore l’Université de Sherbrooke. Ces quelques jours nous permettrons d’en savoir plus sur les matières premières et de nous préparer pour les deux séjours dans les communautés.
Ce sera un excellent exercice de lâcher-prise, certes. Depuis aussi loin que je me souvienne, c’est moi qui mène et qui contrôle les paramètres de l’histoire. Je choisis l’éclairage, je mets la musique d’ambiance. C’est un peu ça, avoir une entreprise : on établit les valeurs et la direction, si possible dans le sens du courant – c’est plus aisé. Le voyage au Cameroun sera probablement tout sauf aisé. Mais ô combien riche en découvertes et en nouvelles limites, en commençant par la découverte de mes nouvelles limites à moi.
Déjà, ne pas savoir où je vais quel jour, ni comment, ni où je vais dormir, c’est big. Je me rends compte que, même dans les voyages, je contrôle vraiment les paramètres. C’est si facile aujourd’hui. En quelques clics, on a un visuel sur les chambres, la vue, même, parfois. On peut choisir l’emplacement de notre gîte selon les déplacements voulus, les endroits à visiter, les sites touristiques à découvrir. Ce voyage au Cameroun n’a absolument rien à voir avec ma manière habituelle de voyager.
Je l’envisage chaud avec 100% d’humidité, avec l’humain au cœur de mes découvertes. Je n’ai aucun lieu sur la bucket-list « à voir absolument » et réellement aucune attente : il paraît que c’est la meilleure manière de ne pas être déçue. Ce n’est pas l’objectif du voyage. Si je peux voir la mer et me baigner dedans, j’en serais ravie. Or, je sais qu’on se déplace dans la jungle pour rencontrer les communautés dans les villages, ce n’est pas un séjour dans une destination balnéaire. J’imagine la jungle luxuriante, j’entends les oiseaux qui crient, et moi qui marche avec (déjà) trop de bagages, les yeux plus grands que le monde. Je tenterai de capturer l’essence de ce que je vois, et ce que je ressens, pour vous amener un peu avec moi.
- Marie-Eve Lejour

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